Intro

Espace Photographique Contretype - Bruxelas

patente 23 de Maio até 09 de Setembro

from May 23 to September 9 2007

http://www.contretype.org/

Contretype is open to the public :

from Wednesday to Friday, from 11 am to 6 pm, Saturday to Sunday, from 1 to 6 pm.

Intro _ Exhibition

Manuel Santos Maia

Pedro Barateiro

André Cepeda

Carla Filipe

Eduardo Matos

João Maria Gusmão & Pedro Paiva

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22 Maio

ciclo de conferências Parole d'Images:

Periferias? Práticas artísticas em Portugal, por

Miguel von Hafe Pérez

"L'Espace Photographique Contretype, Centre d'Art pour la photographie contemporaine à Bruxelles, accueille et promotionne la photographie d'auteur, sans exclusion de " genres ". Ouvert à la pluralité des approches et aux formes novatrices, Contretype prête une attention particulière à la qualité des propositions artistiques, à leur sens et à la sensibilité qui s'en dégage."

Espace Photographique Contretype presents Intro, an exhibition bringing together seven new generation Portuguese artists, all of whom started producing and showing their work within the last six years. Rather than trying to organise this exhibition around a unified concept, or seeking a common thread in the works presented, to justify bringing them together, the principle behind this exhibition is artistic and conceptual diversity. The aim is to make an introduction: to make contact and establish a dialogue with the public. Accordingly, we saw a particular interest in bringing together artists whose works are not exclusively photographic, but who recurrently use photography as part of their creative process. By linking photography, or the photographic image, to other medias, using an interactive and inter-textual language, they confirm photography’s preponderant role in the construction of contemporaneity. The artistic process used by each one of them displays a plurality of choices and directions. The representations they show us create territories, senses and universes that are specific and different, yet offer, in our view, a reasonably representative image of the art currently being produced by Portugal’s new generation of artists. They call on the creativity of the public, inviting it to join the "game" by creating different ways of approaching the work exhibited. This approach may imply that the public is required to make a greater effort in the search for unifying elements between the works presented, perhaps leading to the discovery, behind the apparent heterogeneity, of a reason for bringing them together in the same space. Eduardo Matos Porto, 2007 Translated with the help from the Portugese Ambassy in Brussels

Manuel Santos Maia has dedicated the last few years to the production of his Alheava collection, using photography, sculpture, video and installation to examine Portuguese decolonisation and lifestyles. The emphasis is invariably placed on the sensitivities and emotions aroused at the time and still now. His works call for reflection on the silence, hidden life, forgetting and ignorance implicit in these events and in our consciences.

Quelques notes sur le projet alheava

Sous le titre alheava, le projet que je développe depuis 1999 jusqu’à présent se compose de deux étapes. Comprenant plusieurs pratiques artistiques telles que l’installation, la photographie, la vidéo, la performance, le thêatre et le son, les travaux de la première étape ont été présentés dans de différentes villes et de différents espaces expositifs. La deuxième étape du projet aura lieu après la présentation de la totalité des travaux de la première. Celle-ci comprend un voyage au Mozambique, le pays représenté dans le projet alheava.

«alheava» (aliénait) est la conjugaison de l’imparfait du verbe «aliéner», qui nous renvoie au passé e verbe définit une action ou l’effet de dévier, écarter, transférer, céder à autrui. Dans toutes ces circonstances, il dénonce également un ensemble de signifiés à dimension psychologique, tels que : vivre dans un monde abstrait ; se mettre hors d’un sujet ; déplacé, distrait, oublié, qui a perdu la raison.

«alheava» suggère un état d’aliénation, d’amnésie, un effet de déviation, une absence de racines, une sensation de perte, un sentiment de déplacement.

Le titre «alheava» a surgi après la lecture de l’oeuvre De Profundis – Valsa Lenta de José Cardoso Pires. Dans cette oeuvre, l’écrivain caractérise la condition de son personnage comme celle de quelqu’un qui vit un processus irréversible de perte d’identité qui se traduit, à son tour, dans une perte de sa relation avec le monde, les autres, le passé et le présent, un processus de dépersonnalisation.

En termes thématiques, le projet alheaav vise une approche à l’aliénement du Portugal par rapport à son passé colonial et post-colonial, en représentant la réalité des portugais qui ont peuplé la Mozambique, la colonie africaine, dans la période antérieure à 1975.

Depuis l’indépendance des anciennes colonies portugaises, et avec l’arrivée au Portugal de beaucoup de portugais, nés au Portugal et vivant aux colonies, ou bien nés aux colonies, beaucoup a changé en termes culturels et sociaux. Cependant, dans la production artistique contemporaine nationale, et dans le domaine des arts plastiques en particulier, on trouve peu de moments réflexifs sur la présence d’Afrique au Portugal et sur la présence du Portugal en Afrique.

Dans ce projet, la période colonialle se reflète dans les expériences et les trajectoires de vie protagonisées par les colonisateurs à la suite du processus de décolonisation.

Aujourd’hui, plus de trente années passées, outre les expériences et les récits des militaires, enrégistrés dans plusieurs ouvrages littéraires, dans les nombreuses publications sur l’Histoire du Portugal, et, plus récemment, au cinéma, on ignore d’autres perspectives, d’autres réalités.

En partant d’expériences familiales, le projet alheava vise à contribuer, par d’autres récits, d’autres histoires, d’autres représentations, d’une autre représentation du Mozambique et du Portugal, à cette réflexion.

Par la présentation et la représentation d’une diversité de personnages tels que le colonisateur, le Portugais de la métropole, le Portugais du Mozambique, le Mozambicain portugais, le Mozambicain du Mozambique, l’émigrant, le réfugié, parmi d’autres, ce projet révendique une attitude qui contrarie la simplification de la version historique officielle.

Dans le projet alheava, je pars des mémoires de la maison où je suis né. La représentation sculptorique, fotographique et l’animation numérique constituent une métaphore représentant le lieu où on retourne, le lieu premier, le lieu des affects. La maison réverbère un autre lieu, Mozambique, (re)présent un retour, le retour à la maison.

Ce projet constitue l’opportunité de savoir un peu plus sur mon passé, sur le passé, ainsi que sur tous ceux qui ont vécu une condition pareille.

Au cours du processus de conception du projet, j’ai rassemblé et compilé des mémoires établissant une relation avec l’histoire. Afin de les certifier, en tant que données historiquement crédibles, j’ai eu recours à un ensemble de stratégies, de pratiques artistiques et muséologiques. Le concept de collection et son pouvoir légitimateur permettent, dans le projet alheava, de faire connaître, de montrer, de présenter mon histoire, mes histoires.

Les documents et les objets présentés me permettent de partager des mémoires, de rappeler et de re(narrer) des histoires passées. Ce processus de remémoration fait surgir de nouveaux détails de ces récits et donne lieu à une espèce de reconstruction.

Par sa complexité, le projet alheava s’étend et se ramifie en d’autres thèmes tels que le multiculturalisme, le discours colonisateur, le discours «décolonisateur» et le discours neo-colonial, comprenant toute une diversité de concepts et de connaissances issus de différents domaines tels que l’antropologie, la sociologie, l’esthètique, l’histoire, l’histoire de l’art et la muséologie.

Le projet a été présenté à Porto, Lisbonne, Coimbra, Lagos, Oeiras, Guimarães, Braga, Cascais, parmi d’autres villes.

ALVES, Cristina - «Introduction», texte de l’exposition «to play (and the monkey business)» ­- Artemosferas, Porto, 2002.

«dans cette introduction à la perte d’identité (...) ce qui me paraît tout d’abord impitoyable et irréversible c’est la précision avec laquelle j’ai si rapidement été dépouillé de mes relations avec le monde et avec moi-même. Comme si je venais d’entamer un processus de dépersonnalisation, je m’étais transféré dans un sujet en troisième personne (lui, ou mon nom, est), lequel, en plus, devenait plus étranger et plus abstrait par l’imprécision il paraît que... à cet instant avec mon image dans le miroir mais déjà dégagé d’elle-même, je me suis transformé vers un autre sans nom et sans mémoire et par conséquent incapable de la moindre relation passé-présent, image-objet, du moi avec autrui ou du réel avec la vision que l’abstrait contient...», in De Profundis Valsa Lenta, de José Cardoso Pires.